Mon premier livre – écrit dans une sorte de fièvre, débouché de plusieurs années de recherche.
Édité par Cylibris, grâce notamment à la lecture qu’en a fait Alain Damasio (voir sa fiche de lecture ci-dessous), le livre est aujourd’hui épuisé. Cylibris ayant arrêté ses activités, j’en détiens désormais les droits, et j’ai souhaité mettre intégralement ce texte à disposition ici.
Qu’en dire moi-même ? Communauté des parlants, tout entier, parle d’identité. Une identité narrative, que j’ai mis des années à inaugurer, et dont j’ai peut-être suspendu le récit intérieur il y a 20 ans, résultant d’un combat contre l’oubli, contre le refus de transmission, « pour mon bien », par mes parents. Il y est question aussi d’assignation à identité paradoxale, par les mêmes. Je vous renvoie à mon histoire familiale.
Il s’agit de la relation, de la sidération à propos de la Shoah, bien sûr (voir aussi la rencontre entre Jean-Paul Klée, Werner Lambersy et Philippe Choulet).
Dans son poème « tourisme » de Phnom Poèmes, l’ami Jacques Demarcq écrit :
« ces lieux de mémoire ne laissent d’espoir que l’oubli/de sa personnelle impuissance face au monstre collectif ». À côté de ma relation à l’histoire de la Shoah, faite d’évitements et de tourners en rond, j’ai voulu aussi retrouver et assumer d’autres facettes, traumatiques aussi, pas de la même manière bien-sûr, de mon histoire.
Oui, l’espoir qu’en en parlant, quelque chose se dénoue et s’allège… est évidemment vain. Faut-il pour autant se taire ? Oubliez ! dit Demarcq en conclusion de son poème. J’entend cette interpellation comme acceptation de ce que nous sommes faits en grande partie de ces cendres, amorphes… une limite de la poésie..
Dans Communauté des parlants j’ai écrit « je veux rester exposé ». … Il y a beaucoup d’ingénuité et de hâblerie dans cette exclamation. Alors, reprendre, en moi-même, la narration ?