Vincent Wahl - Écrits

Communauté des parlants

À propos

Le premier livre de Vincent Wahl – écrit dans une sorte de fièvre, débouché de plusieurs années de recherche.
couverture Communauté des parlants Vincent Wahl

Mon premier livre – écrit dans une sorte de fièvre, débouché de plusieurs années de recherche.

Édité par Cylibris, grâce notamment à la lecture qu’en a fait Alain Damasio (voir sa fiche de lecture ci-dessous), le livre est aujourd’hui épuisé. Cylibris ayant arrêté ses activités, j’en détiens désormais les droits, et j’ai souhaité mettre intégralement ce texte à disposition ici.

Qu’en dire moi-même ? Communauté des parlants, tout entier, parle d’identité. Une identité narrative, que j’ai mis des années à inaugurer, et dont j’ai peut-être suspendu le récit intérieur il y a 20 ans, résultant d’un combat contre l’oubli, contre le refus de transmission, « pour mon bien », par mes parents. Il y est question aussi d’assignation à identité paradoxale, par les mêmes. Je vous renvoie à mon histoire familiale

Il s’agit de la relation, de la sidération à propos de la Shoah, bien sûr (voir aussi  la rencontre entre Jean-Paul Klée, Werner Lambersy et Philippe Choulet).

Dans son poème « tourisme » de Phnom Poèmes, l’ami Jacques Demarcq écrit :
« ces lieux de mémoire ne laissent d’espoir que l’oubli/de sa personnelle impuissance face au monstre collectif ». À côté de ma relation à l’histoire de la Shoah, faite d’évitements et de tourners en rond, j’ai voulu aussi retrouver et assumer d’autres facettes, traumatiques aussi, pas de la même manière bien-sûr, de mon histoire.

Oui, l’espoir qu’en en parlant, quelque chose se dénoue et s’allège… est évidemment vain. Faut-il pour autant se taire ? Oubliez ! dit Demarcq en conclusion de son poème. J’entend cette interpellation comme acceptation de ce que nous sommes faits en grande partie de ces cendres, amorphes… une limite de la poésie..

Dans Communauté des parlants j’ai écrit « je veux rester exposé ». … Il y a beaucoup d’ingénuité et de hâblerie dans cette exclamation. Alors, reprendre, en moi-même, la narration ?

Ce qu'on en a dit

Alain DamasioNotes de lecture
Depuis trois jours, je lis Communauté des Parlants, de Vincent Wahl. J’ai eu envie d’en être. J’ai pris avec moi quelques mots. Je viens les poser là, sans grand ordre, pour ceux qui n’ont pas eu le temps, ou la chance. Je commence au milieu, puis j’oscille. Je fais ce que je peux. Il faut éditer ce livre, c’est certain. Parce qu’il le mérite. Terriblement. Il créera, comme tout œuvre qui se tient, debout, vigile, son propre public — qui ne lui préexiste pas.

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Alain HelissenLe Mensuel littéraire et poétique
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C’est sans doute pour habiter quelque part que Vincent Wahl a entrepris la rédaction de cet ouvrage qui apparaît comme une véritable « scriptographie ». L’auteur, en effet, utilise à dessein la poésie pour retrouver son identité, à travers une histoire familiale dont il réunit des éléments plus ou moins diffus, traces d’une hérédité multiple où se croisent des protestants centrifuges, des juifs et des catholiques centripètes. Communauté des parlants visite des musées fantômes, dresse le compte des chablis, retrouve les traces d’ancêtres horlogers, d’exodes, d’exils et de ruptures. S’il recherche l’apaisement, le travail de mémoire auquel se livre Vincent Wahl s’effectue avec le douloureux sentiment de passer la vie entière / à osciller de part et d’autre / de la route / d’un bord à l’autre / pour éprouver notre aptitude / aux rebonds.Il ne faudrait parler, écrit-il encore, qu’à partir du socle / de ma sincérité. Publié il y a quelque temps déjà dans une magnifique collection malheureusement suspendue depuis, il faut découvrir ce livre humble et pudique d’un poète pour qui les mots constituent le matériau même de sa reconstruction.
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